Interview de Patrick Ossowski
Victime d'une très grave chute à l'entrainement le 5 juillet, plongé par deux fois dans un coma artificiel suivi de complications respiratoires, Patrick est de retour chez lui après être passé par la case réadaptation. Il se confie pour la première fois sur ce qu'il a vécu et c'est pour le Blog à Fernand qu'il a choisi de le faire.
Patrick, tout d'abord comment vas tu ?
Je vais mieux. Je suis de retour à la maison depuis le 9 septembre après deux mois d'hospitalisation, tout d'abord à l'hopital d'Orléans puis au centre adapté d'Amilly. J'ai été plongé une première fois dans le coma afin d'éviter les souffrances dues au choc que j'ai subi au niveau de la tête - 3 hématomes - plus une clavicule fractuée et des contusions diverses. Après un réveil progressif au bout de deux semaines les medecins m'ont de nouveau mis dans le coma suite à des complications pulmonaires qui ont nécessité une intubation puis une trachéo. Je suis sorti du service réanimation le 17 aout pour rejoindre le centre d'Amilly. Je n'ai pas de souvenirs de la période pendant laquelle j'ai été conscient entre les deux comas même si on m'a levé de mon lit et que des personnes m'ont rendu visite.
Quelles ont été les circonstances de ta chute ?
A l'entrainement avec le groupe d' Olivet, j'ai déchaussé au cours d'un sprint puis perdu le contrôle de mon vélo. Je suis lourdement tombé sur la tête sans tout d'abord perdre connaissance. Pris en charge dans un premier temps sur place par les pompiers j'ai dû être transféré par hélicoptère à l'hopital d'Orléans.
Tu ne portais pas de casque...
A peu d'exceptions près je ne l'ai jamais mis à l'entrainement. J'ai eu la chance de me sortir de cette chute sans séquelles mais je n'envisagerais plus aujourd'hui une sortie, si courte soit elle sans porter un casque et j'encourage tout le monde à le porter en toutes circonstances.
C'est ton message.
Le premier message va vers ma femme qui m'a soutenu tout au long de ce que j'ai pû endurer et également vers les personnes qui m'ont rendu visite sur mes deux lieux d'hospitalisation et qui m'ont téléphoné ou ont pris de mes nouvelles. Mais je le répète, j'incite désormais tous les cyclistes à porter le casque en permanence et je ferai tout ce que je peux faire pour que son port devienne obligatoire en toutes circonstances.
Comment se passe ta convalescence ?
Le plus gros du travail a été fait au centre adapté. Les tests en neuropsychologie s'approchent des 100% de capacité. Côté physique j'ai perdu 10 kilos durant mon hospitalisation et j'ai travaillé en centre sur le regain musculaire par du vélo d'appartement et de la marche sportive. J'ai encore une gêne au niveau du bras gauche, du côté de la clavicule fracturée que je vais résorber par des séances de kiné à domicile. J'ai eu et j'ai toujours une grande motivation pour retrouver la santé.
Quels sont aujourd'hui tes projets ?
Principalement de m'occuper de ma famille. Dans un second temps j'envisage sérieusement de retrouver mon travail. Côté cyclisme je n'ai pas perdu de vue l'organisation de mon cyclo-cross et surtout ma gentleman, la "Osso Classic" en hommage à mon père Christian dont ce sera peut être la dernière édition si le trophée sur trois ans est remporté. Je continue bien sur de m'occuper du VC Beaugency mais pour moi un retour à la compétition n'est pas pour le moment d'actualité.
Je remercie Patrick pour cette interview en exclu. J'ai eu l'occasion de le voir peu de temps après sa chute alors qu'il était dans le coma et encore pas mal amoché. Nous sommes à peu de choses près de la même génération et nous avons débuté en catégorie junior alors que le casque n'était même pas encore obligatoire en course, peut être une réponse au fait de ne pas avoir pris l'habitude de le mettre à l'entrainement. Après l'avoir vu dans cet état avec sa femme à ses côtés, je me suis dit que je ne voulais pas faire vivre ça à mon entourage. Il est surement tard pour le comprendre mais j'ai eu la chance qu'il ne m'arrive rien jusque là. Aujourd'hui même pour ma sortie de 20 kilomètres dans mon quartier c'est avec le casque (c'est valable aussi pour mes copains de club dans le même cas !)
Fernand