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LE BLOG A FERNAND
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17 juin 2014

[Rétro] - Course de Boigny sur Bionne

 

La course de Boigny sur Bionne renaît cette année au calendrier après avoir été en sommeil de longues années. Je ne serai pas au départ faute d'être en condition après avoir décompressé mais j'aurais vraiment aimé y être pour réveiller quelques vieux souvenirs.

C'est une épreuve que j'ai remportée à deux reprises, la seconde fois il y a tout pile vingt ans. En 1994 je suis redescendu en "3 et 4" après avoir été victime d'une chute qui a prématurément mis fin à ma saison l'année précédente. Je suis en forme en ce mois de juin mais mon objectif se situe une semaine avant cette course de Boigny. Je tiens en effet à tout prix à gagner à domicile le prix de la Gabelière qui passe devant la maison familiale. J'ai remporté la semaine précédente le criterium de Saint Jean le Blanc en effectuant une poursuite quasi solitaire pour rentrer sur l'échappée puis gagner en anticipant le sprint mais j'échouerai pourtant dans ma quête de victoire à la maison. Consolation, le vainqueur est mon coéquipier de l'époque à l'UC Orléans mais aussi et surtout mon copain José.

Je n'ai curieusement pas trop de souvenirs du déroulement de la course de Boigny. Sur un circuit de plus ou moins deux kilomètres agrémenté d'un bon faux plat menant à la ligne d'arrivée, je me rappelle d'une échappée à trois avec notamment l'actuel président du CGOL puis d'un sprint à deux avec un autre coureur duquel je suis sorti vainqueur.

Ma mémoire est beaucoup plus vive pour ma première victoire en ces lieux car elle a été acquise avec la manière. Nous sommes en 1988 (certains des gars avec qui je ferraille encore aujourd'hui étaient peut être tout juste nés...) et je commence vraiment à marcher fort après avoir compris qu'il faut s'entraîner un minimum pour en récolter les fruits en course.

L'année précédente j'ai remporté ma première victoire sur route en "quatrième caté" (l'équivalent des Pass Cyclisme actuelles) et j'ai accédé à la "3 et 4" qui est à l'époque une institution. Les pelotons sont très fournis en début de saison, parfois au delà des 200 unités, les courses n'étant pas encore limitées en nombre et on retrouve à partir de mai encore entre 50 et 70 coureurs au départ. J'effectue un début de saison correct bien qu'à cette époque ce ne soit pas particulièrement la période où je brille. J'ai notamment terminé en avril quatrième à Nançay et cinquième à Darvoy, des incontournables de l'époque.

img003 - Copie

Je n'hésite par ailleurs pas à aller me frotter aux coureurs de deuxième caté mais aussi aux premières espérant vivement rejoindre l'une ou l'autre (ou les deux) dans l'année. En "2- 3 -4" je me place souvent autour de la quinzième place, encore un peu tendre pour rivaliser à l'époque dans une catégorie où ni les courses ni les coureurs ne manquent, contrairement à ce que nous connaissons aujourd'hui. Je prends même un petit top 20 au général d'une course à étapes disputée autour d'Orléans.

Puis arrive juin, je commence vraiment à marcher fort. La semaine précédent Boigny j'ai terminé à la seconde place d'une course disputée en Loir et Cher, victime de ma générosité de gamin. Voyant le peloton rentrer sur l'échappée dans laquelle j'ai effectué un gros travail, j'ai emmené tout le monde sur le dernier kilomètre pour me faire déborder au sprint par un "vieux" pour moi, peut être un mec de mon âge actuel.

Et nous voilà arrivés à la course de Boigny. C'est un vendredi ou samedi, comme je l'ai dit plus haut le circuit doit faire autour des deux kilomètres avec un long faux plat menant à la ligne puis un passage dans un lotissement avant le retour sur une belle ligne droite puis un virage en épingle pour rejoindre le final. Je suis à l'époque au Cercle Gambetta, c'est LE club avec une très grosse équipe en première caté. Nous ne sommes pas en reste à l'étage inférieur avec mes copains Eric et Hervé qui souhaitons ardemment rejoindre les grands noms qui font briller le maillot blanc, bleu et rouge.

Mes deux amis ne sont pourtant pas là ce soir ci mais j'ai d'autres coéquipiers sur la ligne de départ. Il pleut fort et le circuit est rendu glissant. Après les traditionnelles échappées du départ toutes rejointes, le speaker annonce une prime - oui une prime en argent, très courantes à l'époque, en francs bien sûr qui ajoutées aux prix club pour les premières places permettaient de faire de bons petits mois quand on pédalait un peu.

Cette prime, un coureur sort pour aller la chercher, un "vieux" encore une fois pour moi et ce dernier n'ayant pas beaucoup participé depuis le départ me décide à aller le chercher pour lui montrer que sa prime il faut la mériter ! Je le rejoins, le dépasse, empoche la prime puis continue sur ma lancée persuadé de me faire reprendre ou au mieux de me retrouver dans un coup. Je roule un tour, deux tours puis papa Fernand depuis le bord de la route m'annonce 30 secondes. Je n'ai pourtant pas l'impression de tout donner d'autant que je n'ai pas le souvenir d'avoir pris de gros risques dans les virages détrempés et alors que la course est encore longue

Mon copain Hervé disait souvent à l'époque sous forme de boutade "peut être qu'on marche et qu'on ne le sait pas", on en rigolait souvent mais je m'aperçois avec le recul qu'il voyait juste ! J'enchaine les tours, je sais qu'un contre est sorti mais que je possède deux coéquipiers en son sein qui - je l'espère - me protégeront (je comptais surtout à l'époque sur les deux pré-cités avec qui nous formions vraiment un bon trio de potes).

J'aperçois bientôt le peloton devant moi. Quel sentiment de prendre un tour à tout le monde en solitaire ! Ça n'arrive pas des milliers de fois dans une vie cycliste et c'est un grand plaisir de voir les mecs s'écarter pour te laisser passer en te regardant avec des grands yeux tandis que toi tu passes sans leur jeter un regard.

Je vais ainsi faire mon petit bonhomme de chemin ne laissant que mes trois poursuivants dans le même tour que moi pour finalement accomplir plus de 50 bornes en solitaire. Je pense aujourd'hui que c'est une des plus belles victoires que j'ai remportée même si j'ai aussi eu l'occasion de lever les bras en deuxième caté. D'autres victoires ont compté pour diverses raisons, même des plus petites, mais celle-ci a été acquise avec la manière et m'a finalement ouvert une grande voie pour regarder plus haut.

 

img001

Je vais par la suite enfiler quatre secondes places sur quatre courses consécutives plus une cinquième que j'aurais pû ramener derrière un coéquipier mais que j'ai préféré laisser à Hervé pour un beau triplé. Ce sera ensuite le carton plein avec trois victoires en cinq jours et l'accession en deuxième catégorie. Entre cette victoire à Boigny et la dernière obtenue en "3 et 4" je monterai ainsi dix fois sur le podium pour quinze courses disputées en un mois !

Pour ma dernière course avec une licence de troisième catégorie, j'irai déjà m'aligner en deux où je serai rejoint dans le dernier kilomètre pour la place de troisième. Je suis sur la lancée de ma forme de l'été et je vais tout de suite aller chercher de beaux résultats notamment lors de mes vacances en Aquitaine avec une cinquième place sur le réputé criterium de Parentis. J'aurai la satisfaction d'être "adopté" en fin de saison par les cadors locaux de la catégorie, une belle reconnaissance pour un petit mec comme moi parti de rien, qui aura le plaisir d'aller une paire de fois "aux comptes".

img002 - Copieéchappé et futur vainqueur à Douchy

 

Je rentrerai cette année là vingt fois dans le top 10 et terminerai ma saison aux portes de la première catégorie, une placette m'aurait suffi pour y accéder mais ce sera finalement un bien car j'aurai un début de saison 1989 compliqué. Je n'aurais quoi qu'il arrive pas été un bon première. J'ai passé six saisons en deuxième catégorie en collectionnant les résultats contre une seule saison en nationale où mon meilleur résultat sera une neuvième place. Mon grand regret aura plutôt été l'absence à cette époque de la catégorie espoirs qui m'aurait vraiment permis de participer à de belles épreuves. J'aurai peut être l'occasion d'y revenir prochainement. C'en est en tout cas fini pour cette fois avec la séquence nostalgie/vieux con. See you.

 

 

 

 

 

 

 

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