[Cyclo] - Ronde van Vlaanderen 2015 (4 avril)

Après quatre Tours des Flandres courus sous un temps clément il fallait bien un jour que la série s'arrête. Déjà l'an dernier lors de Paris Roubaix nous avions goûté aux joies de rouler sur des pavés mouillés et ce fût donc une première pour cette édition 2015 avec la présence d'une petite pluie fine mais continue.

Une première aussi pour trois de nos accompagnateurs, Bruno, Stéphane et notre Vendéen Christian. Jérôme quant à lui soufflait déjà sa troisième bougie. Petite revue de notre journée.

KM 0 - Oudenaarde : Départ matinal un peu avant huit heures sous un ciel gris déversant un petit crachin qui nous accompagnera une grande partie de la matinée et qui nous laissera les routes détrempées jusqu'à la fin. Le nombre de participants est estimé à 18500 avec une fois encore de nombreuses nationalités, des vélos de toutes sortes, de celui à plusieurs milliers d'euros jusqu'au VTT ou au tandem. C'est le charme du Ronde de rassembler tout plein de gens d'horizons différents mais le revers de la médaille sera que cette année beaucoup de ces participants seront vraiment en mode cyclo. Habituellement nous trouvions toujours des gars de notre niveau tout au long du parcours mais pas cette fois où nous ne cesserons de doubler du monde à allure réduite ce qui nous occasionnera des déconvenues dans certains monts, on y reviendra.

KM 10 - Wolvenberg : Après la fastidieuse sortie d'Oudenaarde par des pistes cyclables - qu'il faudra bien un jour que nous essayions d'éviter - nous entrons très vite dans le vif du sujet avec le premier mont. Le Wolvenberg n'est pas très long avec ses 700 mètres mais se cabre au sommet pour atteindre les 17%. Nous le montons tranquille sans être gênés.

KM 11 - Ruiterstraat : Sitôt le sommet franchi il faut passer une intersection et on attaque le premier des cinq secteurs pavés qui jalonnent le parcours. Pas très à l'aise sur les pavés mouillés de Roubaix l'an dernier je décide pourtant de lâcher les chevaux pour voir si ce n'est pas trop glissant. Autant les pavés du Nord sont des chemins de tracteurs peu carrossables autant ceux des Flandres servent aux riverains et sont donc plutôt bien posés et pas si disjoints. Je constate assez vite que malgré la pluie ça passe assez bien mais je reste prudent sur la partie descendante du secteur avant de relancer un peu pour la fin. Jérôme n'est pas loin derrière moi et nous faisons une halte pour que les troupes se rassemblent. Nos néophytes s'en sortent plutôt pas mal.

KM 14 - Kerkgate : Autre secteur pavé de 1200 mètres assez difficile à passer car montant dans sa première partie. La route est assez large et nous arrivons à slalomer entre les concurrents pour nous rassembler au bout, comme nous le ferons après chaque difficulté. A noter que les pros prendront ce secteur jusqu'au bout le lendemain ce qui ne sera pas notre cas.

KM 20 - Molenberg : Premier mont pavé et aussi un de mes préférés. Nous l'abordons par une route large et légèrement descendante avant de virer à droite et de passer le petit pont pour tout de suite rencontrer la pente maxi de la montée à 14%. J'arrive à éviter les participants montant à allure très réduite et en profite pour accélérer car je sais que Jérôme a été un peu plus bloqué que moi. Cela me permettra au moins de dire que j'ai franchi un sommet devant lui !

KM 25 - Paddestraat : Le plus long secteur avec ses 2300 mètres et aussi un des plus spectaculaires car très étroit. Nous le négocions super bien avec mon Jéjé en nous faufilant encore une fois entre les plus lents. Plus de douleurs ni dans les mains ni dans les bras, nos corps sont désormais bien habitués aux rudesses des pavés. Stéphane aura la malchance de tomber sur ce secteur, ne pouvant éviter un cycliste en travers de son chemin, mais sans trop de bobos.

KM 37 - Haaghoek : 1900 mètres pour cet avant dernier long secteur avec comme je l'ai dit dans la semaine la fameuse cuvette au milieu avant que la route ne remonte. Je profite d'un saut de chaine de Jérôme pour encore une fois accélérer, ce n'est pas si souvent que je boucle une difficulté devant lui !

KM 39 - Leberg : Jé et moi décidons de monter le Leberg avant d'attendre les autres que nous avons distancés dans Haaghoek. Il n'est pas très dur malgré un passage à 13%.

KM 43 - Berendries : Celui-ci aussi je l'aime bien même s'il n'est pas pavé. Son maxi n'est qu'à 12% mais il monte sur une route étroite dans les maisons et on à l'impression qu'on va taper la tête sur la route.

KM 48 - Valkenberg : Dernier mont de cette trilogie asphaltée, le Valkenberg est pour moi toujours assez dur à passer avec ses 1100 mètres et un maximum à 13%. Habituellement il y a la récompense du ravito en haut mais il sera placé cette année plus loin. Notre poids plume (même s'il ne le pense pas lui même) Stéphane me dépasse dans ces ascensions pour grimpeurs.

KM 60 - Eikenberg : Après une transition d'une douzaine de bornes qui n'est toutefois dans la zone des monts tout sauf plate avec en outre des petites routes bien défoncées (chose qu'on ne voit pas quand on regarde la course bien tranquille dans son canapé) nous attaquons LE gros morceau de la journée avec l'enchainement des trois prochaines montées. L'Eikenberg est le hors d'oeuvre avec 1200 mètres de montée pavée suivie d'un replat lui aussi pavé où la tentation est toujours grande de prendre la petite piste asphaltée sur le bord mais comme nous sommes des Flandriens nous n'y cèderons pas.

Ronde van Vlaanderen cyclo 2015 Eikenberg

KM 70 - Koppenberg : Après avoir pris un ravitaillement rapide nous essayons d'éviter les nombreux pelotons de cyclos empruntant la piste cyclable qui nous emmène à l'épouvantail de la journée tout en sachant qu'en raison de la chaussée détrempée et de la pente du Koppenberg nos chances de le gravir en vélo sont très minces. Avant de virer à gauche et d'apercevoir l'état des pavés nous savons déjà que c'est mort. Plein de monde dès les premiers mètres, des pavés où ruisselle une petite boue liquide, nous ne resterons sur notre vélo que jusqu'à ce que la pente se dresse à 22%. Tout le monde ou presque monte à pied mais beaucoup n'ont pas la délicatesse de le faire sur le côté droit et ce sera donc sûrement une prochaine fois que nous monterons au sommet assis sur la selle.

KM 73 - Mariaborrestraat : Dernier secteur pavé sur 2000 mètres avant d'aborder le Steenbeekdries, je le passe dans la roue de Jérôme la machine. Nous zigzaguons encore une fois entre les participants plutôt tendus alors que nous nous débrouillons plutôt bien.

KM 74 - Steenbeekdries : 500 mètres seulement sur du 5% de moyenne, ce mont pavé se gravit sans douleur, sa difficulté résidant plutôt dans la descente, pavée elle aussi. Nous commençons à avoir sérieusement entamé la gomme des patins de freins avec la pluie et nous l'effectuons piano. En bas nous attendons de nous regrouper tous les cinq car nous ne nous étions pas relevés après le Koppenberg.

KM 76 - Taaienberg : Celui-là aussi est un bon morceau avec un passage à 16%. Comme l'Eikenberg il est prolongé par un replat pavé. Toujours la pluie. Nous nous réchauffons dans les montées mais elles sont parfois suivies de longues descentes asphaltées qui nous refroidissent très vite. Il faut dire que la température variera entre 4 et 8 degrés tout au long de la matinée.

KM 80 - Kaperij : Petit secteur pavé de 300 mètres avant d'aborder ce mont assez peu pentu mais suffisamment usant quand on essaye de garder la roue de la machine.

KM 88 - Kanarieberg : Celui-ci non plus je ne l'aime pas trop...Il monte en fait plus que les 1100 mètres annoncés avec un max à 14%. Je serai en plus freiné par un riverain sorti de chez lui en voiture. Au sommet pause pipi que ne verra pas Bruno que nous ne retrouverons que dans les parages du Paterberg, lui nous pensant devant.

KM 95 Kruisberg : La porte d'entrée vers le final. Nous abordons Ronse encore une fois par une grande descente plutôt rafraichissante (!) avant de monter le Kruisberg et ses 1400 mètres sur un chemin pavé mais plutôt large nous permettant de dépasser...eh bien tout le monde comme depuis le départ. Comme je l'ai dit plus haut, peut être en raison de la météo, la quasi totalité des participants a effectué les parcours en mode cyclo et ils ont été très peu nombreux à nous doubler.

Ronde van Vlaanderen cyclo 2015 Kruisberg

KM 103 - Hotond : Nous nous sommes arrêtés à un feu en haut du Kruisberg - du moins la police nous a fait arrêter pour une des rares fois de la journée ce qui serait inconcevable chez nous. Mais ici ce sont les Flandres, le vélo est roi et nous n'entendrons jamais un coup de klaxon enervé. Le Hotond donc est un aimable faux plat comparé à ce que nous avons déjà grimpé mais un passage à 10% pique un peu les jambes après 100 bornes sous l'humidité. Nous nous arrêterons pas la suite au dernier ravito du jour ce qui accentuera l'écart entre Bruno et nous.

KM 108 - Oude Kwaremont : La longue descente suivant Hotond nous fait longer le Kwaremont. Nous apercevons toutes les infrastructures déjà en place pour la course des pros et en bas nous virons à droite pour reprendre ces petites routes des Flandres constituées de plaques de béton. Le Kwaremont étant prolongé par un long secteur pavé en mauvais état j'ai choisi cette année de garder le grand plateau pour la partie montante afin de ne pas avoir à perdre de temps à basculer sur la plaque sitôt le village passé. Je vais donc monter avec 48 x 19 (!) dans la roue de mon Jéjé même si la pente maxi est de 11%. Nous allons nous régaler sur les 1000 et quelques mètres prolongeant la montée où la encore les pavés dégoulinent de boue liquide.

Ronde van Vlaanderen cyclo 2015 Oude Kwaremont

KM 113 - Paterberg : Comme l'an passé Jérôme et moi avons continué sur notre lancée du Kwaremont pour essayer d'aborder le Paterberg dans de bonnes conditions. Hélas nous allons très vite comprendre que ce sera très dur. Grappes de cyclos, pavés glissants et 20% de pente, tout est réuni pour que cela bouchonne. Nous rattrapons Bruno à mi-pente là où nous comprenons qu'il faudra descendre de vélo. Cela nous gâche un peu le final mais que pouvait-on faire ? Nous attendons nos autre collègues en haut avant de filer vers Oudenaarde.

KM 127 - Oudenaarde : Méchant vent de travers pour les dix derniers kilomètres rigoureusement indentiques à la course du lendemain. Jé nous tire de longs bouts droits et comme l'an dernier c'est la fierté qui nous fait le relayer. Nous arrivons à la flamme rouge finalement assez frais et nous nous relevons pour faranchir la ligne d'arrivée tous ensemble. Nos fidèles accompagnatrices ont même réussi à soudoyer le speaker Flamand pour qu'il parle "de nos amis d'Orléans" comme on peut l'entendre sur une des vidéos ci-dessous.

Ronde van Vlaanderen cyclo 2015 Oudenaarde

Ronde van Vlaanderen cyclo 2015 Finish

C'en est donc terminé après quasiment 5 heures de vélo. Les conditions météo nous ont fait rouler un peu moins vite qu'à l'habitude mais peu importe, le principal est d'avoir encore une fois pris du plaisir et semble t-il réussi à convertir de nouveaux fidèles !

A dans la semaine pour une rétro en photos.