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LE BLOG A FERNAND
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13 juin 2016

[Cyclo] - Paris Roubaix 2016

 

Quand tu t'inscris pour Paris Roubaix ta première obsession quand tu sens les dernières semaines arriver c'est de te préparer. Tu accumules les kilomètres, tu te lèves parfois aux aurores où alors tu rallonges les sorties en groupe. Puis arrive la dernière semaine avant l'épreuve. Tu es prêt mais tu as une autre obsession : la météo.

Le temps a été particulièrement moyen cette semaine et sur place le samedi nous avons eu de la grosse pluie jusque tard dans la soirée. Alors au réveil dès cinq heures le matin le premier réflexe est de regarder dehors. Super il fait sec ! Nous nous sommes rendus vite fait la veille sur le premier secteur à Troisvilles pour voir un peu l'état du terrain qui était à ce moment là plutôt bon mais avec les précipitations nous nous doutons qu'il n'en sera pas de même en ce jour J.

Aldo, Abel, Jérôme et moi partons peu avant sept heures. Il fait doux et le vent est modéré. Le principal des participants est déjà parti et nous allons naviguer de groupes en groupes sans trouver personne pour suivre notre allure. Il faut parcourir 22 kilomètres jusqu'à Troisvilles sur des routes pas toujours plates - nous conclurons d'ailleurs les deux cent dix kilomètres de l'épreuve avec 1200 mètres de dénivelé positif - mais c'est une mise en jambes parfaite.

A l'approche de ce premier secteur nous rejoignons un petit peloton d'une vingtaine de gars dans les roues desquels nous allons rester le temps d'entrer dans la commune de Troisvilles. Nous remontons nous placer en tête, jouant un peu des coudes avec un grand gaillard allemand et c'est parti pour le show ! Le pavé Stablinski est long de deux mille deux cent mètres et est divisé en deux secteurs, celui que nous avons vu la veille puis une autre partie moins carrossable et légèrement montante. C'est dans ce second tronçon que nous allons rencontrer une pelicule de boue liquide sur le haut du pavé. Nous avions laissé un peu devant nous notre allemand et emporté par son élan il va se retrouver au sol. Nous l'évitons sans dommage pour poursuivre notre route et boucler le premier des trente deux secteurs.

 

 

 

Quatre secteurs se suivent en dix sept kilomètres et nous allons avoir de la boue plus ou moins épaisse et des grosses flaques d'eau sur chacun de ceux-ci. Mes collègues passeront tout ça sans problème ou presque au contraire de moi même qui serait plutôt Froome que Sagan côté équilibre sur des pavés mouillés. Sur le secteur de Viesly que je n'apprécie déjà pas particulièrement sur le sec je vais même faire un tout à droite, non pas question braquet mais plutôt trajectoire comme on peut le voir sur la vidéo suivante ! La fin du secteur est en descente et conjuguée avec de l'eau et de la boue est tout sauf évidente à négocier quand on n'arrive pas à débrancher le cerveau.

 

 

 

 

 

Arrive ensuite le plus long secteur de l'épreuve, celui de Quiévy et ses 3700 mètres qui sera plus sec et donc plus plaisant à traverser, notamment dans son final qui se conclut par une montée. Je m'excuse au passage de ne pas avoir à fournir de nombreuses vidéos, ayant dû faire une mauvaise manip avec ma caméra dans les deux premières heures, je n'en ai qu'une poignée.

 

 

 

Tout le monde se comporte très bien. Nous passons chacun les secteurs à notre main et nous regroupons à la sortie de chacun. Le pavé de Quiévy se poursuit tout de suite après par celui de Saint Python qui est plus court et lui aussi légèrement boueux par endroit.

 

 

 

Le premier des quatre ravitaillements se trouve peu après à Solesmes mais nous ne nous arrêtons que pour faire poinçonner notre carte de route. Suivent ensuite cinq secteurs regroupés en une trentaine de kilomètres. Nous allons prendre quelques gouttes sur celui de Saulzoir mais le temps reste malgré tout lumineux et notre optimisme avec.

 

 

 

Les kilomètres défilent. Nous arrivons parfois à rouler dans des petits groupes mais lorsque c'est le cas c'est nous qui faisons le tempo devant. Sur un des longs secteurs jalonnant cette partie du parcours, Abel va subir une double crevaison et on peut même parler de triple car il va re-percer aussitôt après être reparti !

Arrive ensuite un des hauts lieux de Paris Roubaix, la célèbre trouée d'Arenberg. Nous avons passé juste avant le pavé d'Haveluy qui avec ses 2500 mètres est déjà une bonne mise en bouche puis nous apercevons les puits de mines qui surplombent la tranchée. De nombreux secteurs parmi les premiers du parcours étaient verts d'herbe sur le haut du pavé ce qui n'est pas habituel tandis que la trouée l'est tout au long de l'année.

Nous appréhendons ce passage qui risque fort d'être glissant avec l'humidité ambiante mais à notre grande surprise le pavé est certes recouvert d'herbe mais parfaitement roulant. Par contre c'est toujours aussi dur ! Même en arrivant lancé on s'écrase assez vite sur le faux plat. Je passerai malgré tout plutôt bien le haut, arrivant même à reprendre de la vitesse sur les derniers hectomètres.

 

 

 

Nous retrouvons notre staff, Sandrine, Sandra et Gérard, le temps pour Abel de changer de pneus, de nous ravitailler et d'enlever une couche de vêtements et c'est reparti pour les 120 derniers kilomètres. Il reste de beaux secteurs à passer dont tout de suite celui du "Pont Gibus" à Wallers suivi des 3700 mètres de Hornaing. Sur ce long secteur notre Aldo va commencer à éprouver ses limites.

La suite est très dure et Aldo va prendre la décision d'abandonner après cent dix bornes à l'approche du secteur de Tilloy. C'est dommage mais il ne se sentait vraiment plus la force physique de poursuivre et sur un Paris Roubaix il n'y a pas de pitié. Ci-après une vidéo à l'entrée du secteur avec une de nos private jokes (nos fidèles comprendront).

 

 

 

C'est avec un sentiment de malaise que nous allons continuer notre périple à trois. Après avoir traversé le difficile pavé Marc Madiot à Beuvry le Forêt nous passons le double secteur de Orchies que nous n'avions plus emprunté depuis plusieurs années. Nous avons le vent légèrement favorable et c'est à 35 km/h que nous traversons le passage des Prières puis celui des Abattoirs.

Assez paradoxalement je n'ai pas connu de passage à vide sur l'ensemble du parcours mais d'un secteur à l'autre j'ai pû rouler tantôt entre 30 et 35 km/h et tantôt être scotché à peine à 25...

 

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Cent vingt bornes, cent trente bornes, cent quarante...nous gérons bien notre affaire. Nous effectuons un premier passage dans Mons en Pévèle sur le court secteur du cimetière avant de faire une boucle qui va nous amener vers le troisième ravito proposé par l'organisation. Nous n'avons rien pris au premier, avons sauté le second à Arenberg mais celui-ci situé à 65 bornes de l'arrivée est un arrêt obligé. Juste avant Abel a subi sa quatrième crevaison de la journée alors que Jérôme et moi rallierons Roubaix sans casse.

Côté bouffe personnelle nous avons avalé barres et gels et même s'il ne fait pas chaud le sucré a du mal à passer après cinq heures de vélo. Les sandwiches proposés à ce ravito sont donc les bienvenus et nous nous octroyons un petit arrêt d'un quart d'heure. Tout de suite après nous repassons par Mons en Pévèle et son long secteur de trois kilomètres que nous allons avaler "full gas". J'ai prévenu mes deux potes que les cinquante dernières bornes vont défiler à toute allure et c'est le cas.

Nous allons faire un bout de route avec deux sympathiques flamands avec qui nous allons nous tirer la bourre sur les pavés suivants. En parlant de pavés, ceux du final sont différents des premiers secteurs où ils sont rectangulaires. Là, ils ont un forme plus arrondie, une couleur différente aussi et surtout, oui surtout ils sont souvent posés en dépit du bon sens. Cela va se ressentir sur le Pont Thibault, le court secteur de l'Epinette, 400 mètres interdits aux voitures où le pavé est presque caché par la verdure et également le pavé du Moulin de Vertain qui est lui aussi court mais particulièrement défoncé.

Nous stopperons au quatrième et dernier ravito le temps de remplir les bidons et de reprendre deux ou trois choses à grignoter puis ce sera la porte d'entrée pour le final avec deux courts secteurs à Péronne et Cysoing avant d'aborder les dernières grosses difficultés. Camphin en Pévèle va être très difficile - comme toujours - le pavé étant mal posé et agressif. Nous le passerons à vitesse modérée tout en doublant un grand nombre de participants, la majorité préférant les bas-côtés après six heures ou plus d'efforts.

Arrive enfin le Carrefour de l'Arbre, le plus difficile avec Arenberg. La première partie est immonde et là encore les kilomètres aidant il sera difficile de maintenir un rythme soutenu. Après le virage qui mène au célèbre café le pavé est mieux posé et l'idée que c'est bientôt la fin m'aidera à surmonter les ampoules qui ont éclaté sur ma main gauche, revers de la médaille de choisir de faire le guerrier sans gants (mais c'est une question de principe pour moi). Au bout il faut encore tourner à droite et emprunter tout de suite les 1100 mètres de Gruson avant de se dire que c'est presque fini.

Depuis l'Arbre un énorme nuage nous devance. Nous avons évité la pluie toute la journée et nous aurons en quelque sorte de la chance car elle sera tombée avant notre passage nous laissant seulement la route détrempée. Le dernier secteur de Hem est celui qui comporte des bandes de bitume sur le côté. Celles-ci vont me tenter si fort que je vais céder. Le pavé est glissant et je ne peux plus serrer le guidon de ma main gauche.

C'en est fini ou presque. Les cinq derniers kilomètres menant au vélodrome sont urbains et peu plaisants. Mais l'arrivée sur l'anneau Roubaisien va nous apporter la satisfaction de boucler cette belle journée. Hormis les multiples crevaisons d'Abel et le coup de moins bien d'Aldo nous n'avons pas connu de pépin majeur, finalement la grosse hantise de chacun au départ (avec les conditions météo évidemment...).

 

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Nous avons accompli les 208 kilomètres en 7 heures 20 minutes soit une moyenne compteur de 28.4

Un Paris Roubaix et demi pour Aldo, trois pour Abel et Jérôme, six pour moi...la collection est jolie mais quelque chose me dit qu'elle n'en restera pas là.

Et comme toujours un merci sincère et chaleureux à Sandrine et la petite Lola pour leurs encouragements et le soutien à leur papa et époux, à Sandra toujours là pour moi et à Gérard, immense photographe et super compagnon que je ne désespère pas de voir un jour à nos côtés mais sur deux roues cette fois !

 

 

 

 

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