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LE BLOG A FERNAND
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2 juillet 2018

Orléans - Salou, la tournée du demi-siècle

 

210 kilomètres et 7 heures de vélo. Seul. Fait

170 bornes et 2300 mètres de dénivelé positif. Seul. Fait

160 bornes pour un troisième jour consécutif. Seul. Fait

2300 mètres de dénivelé positif et une montée de 29 kilomètres. Seul. Fait

190 kilomètres pour un cinquième jour consécutif. Seul. Fait

 

J'aime me fixer des challenges et sortir parfois d'une zone de confort dans laquelle je me suis sûrement un peu trop souvent endormi quand je courais. Un long parcours sur plusieurs jours me faisait envie depuis pas mal de temps et cette année les choses se présentaient plutôt bien au niveau de ma disponibilité. Je suis en outre bien entrainé avec la préparation pour les classiques de printemps pour base doublée de celle pour Paris Roubaix. Et puis je vais passer le cap du demi-siècle et c'était donc un clin d'oeil cycliste sympa pour marquer le coup.

Me sachant entrainé, je partais malgré tout et fort heureusement avec des doutes sur ma capacité à enchainer cinq jours de vélo mais aussi vu mon gabarit, de passer par des départements pas tout à fait réputés pour être aussi plats que la Beauce ou la Sologne.

J'ai préparé mes parcours sur internet et recopié ceux-ci à l'ancienne sur des petites feuilles utilisées au jour le jour. Là non plus je n'étais pas serein à 100% avec quelques petites zones de doute sur les étapes 2 et 3 mais l'aide précieuse de papa et maman Fernand ainsi que de mon garçon a gommé tout ça, j'y reviendrai.

En attendant voici un petit résumé de mon aventure.

 

Première étape : La Chapelle Saint Mesmin - Maison Feyne

22 juin. 6 heures 45. 7 degrés ! Une température surprenante pour un début d'été mais qui n'est finalement pas pour me déplaire. Je pars avec des manchettes et un gilet mais en cuissard court, sachant que le soleil va très vite chauffer. Première constatation alors que je prends mes routes familières d'entrainement vers Meung sur Loire, Dry et Ligny, le vent me pousse et c'est tant mieux car il souffle assez fort depuis deux jours.

Je ne suis pas un malade des prévisions météo sur le long terme mais je sais que ma semaine devrait être bonne, déjà un souci de moins plutôt que de se dire qu'il peut pleuvoir et donc que ça va changer tout plein de choses.

Comme nous en conviendrons tous les jours, mes accompagnateurs dévoués vont vivre leur vie de leur côté mais nous nous verrons à peu près trois fois par étape. Je leur ai laissé pour cette étape-ci le loisir de partir plus tard. Je connais les routes, j'ai largement de quoi me ravitailler tant en solide qu'en liquide et sauf incident mécanique - ce que j'aurais pû avoir de pire à redouter finalement - je n'aurai pas besoin d'eux de suite.

A partir d'Yvoy et vers Chaumont sur Tharonne, je commence à prendre mon rythme de croisière mais aussi des routes que je n'ai jamais empruntées en vélo. Je passe du côté de Marcilly en Gault (d'ailleurs sur une route transverse en très mauvais état) puis vers Selles Saint Denis, des villages où j'avais couru il y a quelques millions d'années avant de quitter le Loir et Cher pour le Cher.

Les routes commencent à être un petit peu moins plates mais je passe dans de beaux villages comme Châtres sur Cher. Je fais le point par SMS avec mon staff et nous convenons de nous retrouver à Vatan (déjà dans le département de l'Indre). Je vais pouvoir me ravitailler en liquide et enlever des fringues. Je vais longer la Nationale 20 en direction de Chateauroux sur une route plutôt tranquille, comme du reste bien d'autres au cours de cette semaine.

Passage auprès de l'aéroport de Déols - où d'ailleurs un gentil employé était en train de s'occuper d'un barbecue dont l'odeur m'aurait bien incité à m'arrêter - puis j'entre dans Chateauroux, la plus grosse ville que j'aurai à traverser au cours de mon aventure. Pas d'inquiétude, je vais bien trouver ma route pour prendre la direction de Cluis sur une portion qui commence sérieusement à annoncer les toboggans qui m'attendront le lendemain.

Ce chemin vers Cluis que j'ai demandé à un livreur qui m'a dit "c'est un peu loin d'ici...". Effectivement, c'est loin. Il me faut 25 bornes pour y arriver puis peu après entrer dans le département de la Creuse. A l'image de ce que je vais rencontrer le lendemain, les routes sont sinueuses, étroites et sur un revêtement qu'on ne peut pas qualifier de billard...

Je fais tranquillement mon chemin sans ressentir de fatigue et ma moyenne est encore au dessus de 30 km/heure. Je vois une dernière fois mes accompagnateurs à Fresselines soit à deux pas de l'arrivée. Je refais juste le plein d'un bidon avant d'affronter la montée qu'on appelle par ici le Fer à Cheval puis je plonge vers notre lieu d'hébergement du jour, chez des amis de la famille.

L'anecdote du jour : Je serai régulièrement amené à m'assurer que je suis sur le bon chemin en demandant aux habitants si j'emprunte la bonne route. J'ai pris l'habitude de demander à deux personnes différentes coup sur coup histoire d'assurer ma route. A Chaumont sur Tharonne, pourtant tout frais parti, l'employé municipal à qui j'ai demandé la route de La Ferté Beauharnais m'a envoyé complètement à l'opposé...ne pas oublier de demander sa route à deux personnes différentes !!!

Les chiffres du jour :

210 kilomètres

6 heures 59 de vélo

1417 mètres de dénivélé positif

30.1 de moyenne

déjà le petit plateau pour le Fer à Cheval

seulement 3 bidons consommés

5 départements traversés (Loiret, Loir et Cher, Cher, Indre, Creuse)

A noter que sur un terrain bien évidemment différent mais sur une distance identique, j'ai roulé plus vite que sur le dernier Paris Roubaix.

Strava :

 

 

 

 

Deuxième étape : Maison Feyne - Objat

Départ de nouveau matinal pour cette seconde étape que j'imagine accidentée. Non en fait je n'imagine pas jusqu'à quel point. Les pattes sont un peu lourdes au départ mais je le savais, je suis un diésel et elles vont avoir le temps de chauffer, grandement. Les températures sont déjà chaudes mais là n'est pas le problème, l'essentiel est qu'en descendant plein sud j'ai encore le vent avec moi. Dès la sortie du lieu dit où habitent nos amis, il faut déjà grimper puis grimper encore pour atteindre Dun le Palestel. Premier arrêt pour m'assurer de ma route - deux personnes, toujours - et direction Saint Priest la Feuille, le gros bourg suivant.

J'en profite de ces bourgades car elles ne seront pas nombreuses tant que je serai en Creuse et je n'aurai pas le loisir de regarder autre choses que les paysages. Des montées courtes et peu pentues, des descentes puis d'autres montées puis d'autres descentes puis encore des montées...le résumé de ma journée. Je n'aurai pas non plus à croiser beaucoup de voitures ni d'habitants.

Je quitte bientôt la Creuse pour la Haute Vienne avec toujours cette constante, zéro mètre de plat. Mon copain Hervé m'a répété de penser au lendemain et je n'hésite donc pas à tomber le petit plateau dès que cela monte un peu. Je passe par des endroits plutôt jolis comme ce petit pont enjambant le cours d'eau appelé le Taurion et ça me change un peu des parties boisées. Je retrouve mes parents et mon garçon à Saint Léonard de Noblat, la patrie de Raymond Poulidor pour un ravito liquide et poursuis ma route.

 

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Pour ce périple comme pour le reste quand je fais de grosses randos en général, je ne regarde que très rarement mes kilomètres, préférant faire de petits calculs de moyenne plutôt que de me saper le moral quand les bornes ne défilent pas assez vite. J'attends souvent d'être dans le final pour y jeter un oeil. Le parcours défilant, je m'aperçois comme la veille que j'ai une légère différence au niveau du kilomètrage que j'avais prévu par rapport à ce qu'il est sur le terrain. Comme nous avions un petit truc de prévu à Brive avec mon garçon, je vais choisir d'écourter l'étape que j'avais planifiée sur 150 bornes et que je sens monter jusqu'à 185 si je vais au bout.

 

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Peu importe cette improvisation puisque j'aurai déjà fait vingt bornes de plus que prévu. Les jambes sont bonnes et je ne ressens pas de fatigue. J'aurais pû continuer.

L'anecdote du jour : Le seul truc que je craignais dans ces départements peu peuplés c'est de tomber sur des habitations ouvertes et de me faire courser par un chien mais heureusement cela n'arrivera pas.

Les chiffres du jour :

170 kilomètres

6 heures 10 de vélo

2322 mètres de dénivelé positif

27.6 de moyenne

3 départements traversés (Creuse, Haute Vienne, Corrèze)

Strava :

 

 

 

Troisième étape : La Dornac - Montauban

La soirée nous a conduit au sud de Brive et nous avons dîné dans le beau village de Terrasson depuis lequel j'ai fait ma vidéo du jour, pour ceux qui ont suivi mon périple sur la page Facebook du blog (pour ceux qui ne l'ont pas fait, elles sont toujours dispo) Nous avons dormi dans un gite très sympa au sud de Brive et se rafraichir dans une piscine après six heures de vélo a été top. Le petit dej' était pas mal aussi. Les deux premiers jours j'avais avalé des pâtes histoire de tenir les premières heures mais cette fois-ci je me suis contenté d'un bon chocolat chaud et de crêpes et confitures maison.

 

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En parlant de bouffe et plus précisément de ravito, j'ai privilégié du costaud pour les premières heures en mangeant pour ceux qui connaissent un Flapjack au bout de deux heures / deux heures trente de route. C'est une barre protéinée qui a l'avantage d'avoir très bon goût et d'être digeste. Pour le reste j'avais emporté des Powerbar mais la saveur sucrée quand il fait chaud est lassante. J'avais trouvé cet hiver des barres plus salées au goût cacahuète mais elles m'ont déçu par leur texture.

Pour revenir à la journée, je l'attends moins accidentée. Il fait toujours aussi beau et le vent est encore porteur. Première montée dès le départ du gite pour rejoindre le village et donc petit plateau et jambes lourdes d'entrée. Pas d'affolement comme d'habitude, je sais que le moteur va gentiment chauffer. Par rapport à la veille les routes sont plus larges, plus fréquentées aussi. Je ne suis pas un solitaire - même si je vais me taper 850 bornes cette semaine sans jamais rouler avec personne - et j'apprécie de voir un peu de vie.

Je suis dans la vallée de la Dordogne, tout près des beaux chateaux qui parsèment l'endroit mais je ne longerai que celui de Salignac. Et qui dit chateau dit construction sur une hauteur et donc ascension ! Mon chemin va me mener par le joli village de Carlux où je retrouverai mes accompagnateurs puis pas loin je traverserai la Dordogne en direction du tout aussi joli village de Gourdon...qu'il faudra aussi rallier en montant trois bornes.

 

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En préparant mes parcours, j'avais à cet endroit deux options : passer par Cahors mais sur une route plutôt fréquentée ou contourner par la campagne. J'ai retenu cette deuxième. Toujours sur une route sympa - je veux dire pas un truc de trois mètres de large comme la veille - je vais cheminer vers Mercuès que je ne penserai jamais atteindre faute de voir des panneaux indiquant ce bourg. Je retrouve encore ma famille pour une mini pause Coca - pain aux noix et remplissage de bidons.

Nous sommes revenus vers Cahors et à Cahors on produit du vin et la vigne pousse souvent sur des côteaux. Et je vais en gravir un de ces p*** de côteaux. Trois bornes en plein cagnard avec du 12%. J'ai eu le temps de bien les voir les vignes...En haut c'est toutefois une belle route qui va me mener vers Villesèques puis Castelnau - Montratier où je vais monter une belle bosse pour six kilomètres environ avec un peu de pourcentage qui me contraindra à mettre pour la première fois 34 x 25.

 

 

 

J'aurai la chance après avoir fait un dernier ravito liquide de pouvoir rejoindre Montauban par une route majoritairement descendante pour les vingt derniers kilomètres. Comme la veille, je vais faire deux petits kilomètres supplémentaires avant d'arriver à la voiture histoire d'avoir un compte rond, d'où les 170 et 160 bornes pile des deux derniers jours.

Les chiffres du jour :

160 kilomètres

5 heures 47 de vélo

1692 mètres de dénivelé positif

27.6 de moyenne (comme la veille)

3 départements traversés (Dordogne, Lot et Tarn et Garonne)

 

Strava :

 

 

 

Quatrième étape : Saverdun - Pas de la Case

 

Aujourd'hui ça se corse !! Etape courte mais se terminant en montée et quelle montée ! Je connais la partie finale du parcours puisque c'est la route du retour de mes vacances d'été. Nous étions hébergés la veille chez des amis de la famille à Toulouse mais j'ai choisi de partir de Saverdun pour deux raisons : la première pour justement éviter de partir de cette énorme ville qu'est Toulouse et la seconde pour raccourcir un peu le parcours en prévision du final.

De Saverdun à Foix en passant par Pamiers je vais emprunter des routes avec un peu de circulation dont j'avais perdu l'habitude. Pas d'inquiétude pour autant, comme quasiment tous les jours je ne serai jamais en danger face aux automobilistes. Vers Foix il est impossible de garder la rive droite de l'Ariège et le parcours que j'ai déniché sur Strava va me faire traverser vers l'autre rive. De ce que j'ai entrevu il va falloir grimper !

 

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Mon chemin me fait bifurquer sur la gauche vers Arnave. Le panneau est explicite : Route des Corniches. Ma traditionnelle pause ravito liquide me laisse ensuite vers le début d'une belle bosse. Je vais monter pendant trois à quatre kilomètres avec un pourcentage jamais en dessous de sept. 7% puis 8 puis 9 jusqu'à 11, je vais mettre mon plus petit braquet de la semaine et aussi le braquet maxi que j'avais prévu : 34 x 28.

 

 

 

Le sommet m'emmène vers Cazenave sur cette fameuse route des corniches et je ne vais pas tarder à en prendre plein les yeux. Sur ma droite et vraiment en contrebas j'aperçois Tarascon sur Ariège où je ne pouvais pas passer faute de Nationale 20 puis je vais plonger vers Luzenac.

 

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Cette fois mes accompagnateurs n'ont jamais été très loin car sur des petites routes sinueuses il était impossible de prendre de la distance et je les verrai à Luzenac puis quelques kilomètres plus loin à Ax les Thermes. Ax qui est le pied de la montée vers le Pas de la Case, l'épouvantail de la journée, de ma vie cycliste aussi, moi qui n'ai jamais gravi un col Pyrénéen ou Alpestre.

Comme je l'ai dit, je connais la route pour l'avoir faite à de nombreuses reprises en voiture. Dans mon idée c'est 25 bornes de montée. Pas trop dure, le pourcentage moyen devant tourner autour de quatre. Je me suis donc dit qu'en deux heures ça devrait être bouclé. Je vais faire toute la montée les yeux rivés sur les deux choses les plus importantes du moment : les paysages montagnards à couper le souffle et mon compteur.

Je vais m'amuser pendant une grande moitié à faire des petits calculs en me basant sur une moyenne de 12.5 bien que sur cette partie je roule souvent autour des quinze. Alors je me base sur trois kilomètres au quart d'heure puis un kilomètre aux cinq minutes histoire de voir mes deux heures de route défiler plus vite (remember, je ne regarde pas mes kilomètres !).

Après une heure d'ascension, ma famille me dépasse et s'arrête peu après pour le traditionnel ravito. J'en profite pour retirer mon sous maillot car ça tape vraiment fort. Dans ma tête j'ai roulé une heure et j'ai donc fait la moitié soit 12.5 kilomètres. J'ai la surprise de voir 15 kilomètres de faits mais j'ai un doute : est ce que l'ascension en fait bien 25 ? Je demande à mon fils de vérifier sur le GPS mais de me donner la distance restante seulement si elles est inférieure à 15 bornes.

Il en reste 13 ! Ma montée fera 29 bornes plutôt que 25. Je me base toujours sur mon kilomètre avalé en cinq minutes et le temps passe plutôt vite. Une heure quinze puis une heure trente, les pourcentages varient entre 4 et 7 au maximum, mon braquet entre 34 x 17 et 23. Je fixe un mur de pierre quelques lacets au dessus mais je mettrai quasiment vingt minutes à l'atteindre. Mais ce sont encore vingt minutes de passées.

 

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Enfin je passe la douane franco-andoranne, je sais qu'il me reste juste un gros kilomètre pour le sommet. Et j'aperçois les immeubles du Pas de la Case. J'y suis, en 1 heure 54 pour 29 bornes. Vingt neuf bornes de montée, vingt neuf pour un mec qui est tout sauf un grimpeur. Et je suis à 2000 mètres d'altitude ! Encore une fois je me sens bien et frais. J'aurais pû continuer et me faire plaisir sur la descente vers Andorre la Vieille mais ceux qui me connaissent savent que ma philosophie c'est "le vélo mais pas que" et on a prévu une bonne séance de shopping père / fils histoire de se dégourdir les jambes.

En parlant de jambes, le soir à l'hôtel en regardant les miennes dans un miroir j'aurai la surprise de les voir avec des muscles saillants, moi qui suis plutôt massif de ce côté là. Pas étonnant de voir des coureurs de courses à étapes ultra affutés.

L'anecdote du jour : Sur le segment Strava de la montée je me prends 49 minutes par Ben Hermans de BMC ah ah !

Les chiffres du jour :

115 kilomètres

5 heures 10 de vélo

2344 mètres de dénivelé positif (moins que dans l'étape de la Creuse)

22.2 de moyenne

1 seul département traversé, l'Ariège

 

Strava :

 

 

 

Cinquième étape : Andorre - Salou

Cinquième jour, je suis en pleine forme. Pas de fatigue, récupération excellente et moral au zénith. Je choisis de partir tôt cette fois encore car près de 200 bornes m'attendent. Encore une fois je connais parfaitement ce qui m'attend, quelques lignes droites pas trop agréables notamment. Je pars juste avant de passer la douane entre Andorre et l'Espagne. La vieille ville d'Andorre est à 800 mètres d'altitude et le départ est descendant et va me ramener à 300 mètres (mais ce n'est que partie remise...).

 

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Salou se situe à une dizaine de kilomètres sous Tarragone et je vois juste ce put*** de panneau en partant sur la route C14 que je suivrai jusqu'à l'arrivée et qui m'indique Tarragona : 180 kilomètres. C'est parti, je m'en fous c'est mon dernier jour et ma préparation a été top avec tous ces kilomètres avalés en mai (1700) et début juin et avec l'acquis des 200 bornes de Roubaix.

Je n'avais pas le petit dej' à l'hôtel et je suis parti à jeûn, attendant une heure trente pour avaler mon Flapjack. L'important pour cette ultime journée sera de bien boire. Je traverse des localités que j'ai l'habitude d'emprunter en voiture et dans l'autre sens et c'est plutôt sympa de voir le décor autrement...et moins vite.

La C14 est l'équivalent d'une nationale faiblement passagère et je pourrai souvent rouler sur une large bande entre le bas côté et la voie de droite. Je ne serai jamais gêné ni serré y compris par des poids lourds qui sont repectueux des cyclistes de l'autre côté des Pyrénées. Le seul qui me frôlera un peu sera un put*** de camping car immatriculé en France. J'apréhendais aussi le passage de plusieurs tunnels mais des panneaux avertissant qu'on pouvait y doubler des cyclistes étaient placés à l'entrée de chacun d'eux. Et puis j'ai eu du bol sur le plus long de ne pas avoir d'autre personne que moi ce qui m'a permis de faire son kilomètre de longueur bien au milieu.

Je file à une moyenne de 33 sur les trente premiers kilomètres mais le fait d'être en descente ne m'empêche pas de m'apercevoir que le vent est cette fois contre moi, comme je le préssentais. J'arrive à me ravitailler juste avant de prendre la grande ligne droite qui va me mener à Tarrega. Cette fois le vent est pleine bille, c'est plat et il faut compter plus de dix bornes pour Tarrega. Je n'avance pas vite mais alors vraiment pas vite. J'atteins à peine le 25 et les kilomètres sont interminables.

Enfin dans cette grosse localité de Catalogne, je peux me ravitailler en boisson, puis de nouveau ce Coca / morceau de pain qui me fait un bien fou. C'est reparti pour la suite, ça monte gentiment, trois fois rien mais avec ce satané vent les choses ne sont pas simples. J'étais redescendu à 300 mètres d'altitude mais ça remonte régulièrement. Je sais qu'il y a ces éoliennes de m*** dont j'ai parlé et reparlé, je connais le coin et ça monte toujours, jusqu'à 800 mètres !

Ceux qui ont regardé ma vidéo du soir de Salou m'ont entendu parler de 6 à 7 kilomètres de montée jusqu'aux éoliennes. La route du retour m'a permis de mesurer au GPS que c'était en fait 9.5 bornes qu'il a fallu s'infuser !

Un petit point chiffres avant la suite :

Segment Strava de Tarrega jusqu'à Belltall (sommet du col des éoliennes !) : 17.4 kilomètres à 2% seulement de moyenne entre la longue ligne droite et les 9.5 bornes de montée. Temps : 56 minutes et moyenne, attention ça pique : 18.6 

Le plus dur moment de ma semaine. Sur le haut j'ai la plante d'un des pieds en feu et ça me fait un mal de dingue quand je me dresse sur les pédales mais avec la descente et un peu d'air plus frais - même si avec 31 degrsé tout est relatif - tout va rentrer à la normale.

Longue descente où je peux un peu récupérer puis entrée dans les agglomérations du final, Montblanc où nous allons nous louper avec ma famille puis Alcover où je ferai un dernier ravito liquide. Il me reste vingt bornes et juste à contourner la ville de Reus où je dois quitter la C14 qui devient une quatre voies.

Reus puis Salou où mon garçon et papa Fernand ont pris le risque de se poster vers les grandes lettres annonçant l'entrée dans la station balnéaire pour me photographier.

 

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Là encore j'ai poussé un peu le vélo pour arrondir la distance. Je finis ultra frais et hormis ce coup de moins bien face au vent je n'aurai jamais été en difficulté. J'aurai pû continuer une heure chaque jour s'il avait fallu et avec un peu de temps j'aurais pû pousser deux jours de plus jusqu'à Calpe mais chaque chose en son temps, j'y serai tout bientôt pour les vacances d'été.

L'anecdote du jour : Et des jours précédents, je n'ai dû croiser tout au plus qu'une dizaine de cyclistes sur ces cinq jours et notamment personne sur cette étape d'Andorre qui est pourtant une terre de cyclistes. La faute sûrement à un départ matinal car lorsque je suis remonté en voiture, j'ai aperçu le vainqueur de Paris Nice, Marc Soler puis Simon Gerrans puis du Mitchelton Scott puis encore du Movistar. Dommage.

Les chiffres du jour et de la semaine :

190 kilomètres

6 heures 46 de vélo

1522 mètres de dénivelé positif

28.1 de moyenne (encore pas mal après 5 jours...)

7% de pente max

34 x 25 en plus petit braquet

Et pour la semaine ça donne :

845 kilomètres

30 heures 52 de vélo

9297 mètres de dénivelé positif

27.1 de moyenne générale

33900 calories dépensées

 

Strava :

 

 

 

 

Ainsi s'achève donc mon aventure. J'ai pris beaucoup de plasir, je pense avoir donné envie à plusieurs de mes amis selon les retours que j'ai eus et j'ai eu le temps de réfléchir à d'autres petits projets sympa. CE N'EST PAS FINI !!!

Merci encore à toutes les personnes, ami(e)s ou aux gens qui suivent habituellemnt mon actu de plus ou moins près pour tous les messages et encouragements qui m'ont fait grand plaisir.

Et en premier lieu à ma famille aimée, mes parents et mon fils qui ont été à mes côtés et à ma femme et ma fille qui m'ont une fois encore laissé partir.

 

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Commentaires
Y
Bonjour Fernand C'est la deuxième fois que je me connecte sur ton blog , la première fois était pour le décès de notre bon copain José.<br /> <br /> Je viens de lire le récit de ton périple Oléans Salou et je partage ton enthousiasme pour ce type de périple que je pratique depuis près de 10 ans. Mes objectifs sont beaucoup plus touristiques mais les parcours n'en sont pas moins aussi sportifs avec en moyenne 140 à 150 kms par jour et de plus avec 2 sacoches....tu peux imaginer un super col dans les Alpes , voire même la Bretagne pendant 2 semaines, les efforts à fournir. sont à la hauteur du plaisir de voyager. Mais le plaisir est toujours présent à chacun de mes voyage en solitaire. Si tu souhaites connaitre certains de mes road books en France ou ailleurs je te les ferai parvenir avec plaisir. A bientôt sur le vélo . Amicalement Yves
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