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LE BLOG A FERNAND
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28 avril 2019

Liège Bastogne Liège Challenge

 

Ce samedi lorsque le réveil a sonné à 5 heures, Hervé et moi avons prononcé la même phrase qu'au matin du Het Nieuwsblad : "Il faut être con". Nous savions que les conditions météo seraient sensiblement les mêmes et quand tu es au matin d'une grosse journée de vélo, tu aspires parfois plutôt à être bien au chaud au fond de ton lit.

Ce qui a été bien avec ce réveil matinal c'est qu'il nous a permis de voir un peu de temps sec, ce que nous n'avons pas eu le loisir de beaucoup avoir au cours de cette longue journée. Nous sommes dans la même configuration que l'an dernier, Florestan, Hervé, Stef (qui va préférer basculer sur le parcours de 150 km) et moi même. Abel s'est joint à nous et Bruno va également nous accompagner.

La sortie urbaine de Liège se fait donc au sec et avec un ciel qui aurait presque pû nous faire espérer que les météorologues s'étaient trompés. Il faut tout de suite se coltiner une côte peu difficile mais qui doit bien se dérouler sur trois bornes pour sortir de la ville. C'est par ailleurs une des caractéristiques de l'épreuve et de la région, toutes ces petites montées qui ne sont pas forcément très pentues mais qui sont terriblement usantes au fil de la journée.

Nous avons une partie plutôt roulante devant nous avant d'affronter la première côte répertoriée qui intervient au kilomètre 83. Après une quarantaine de bornes, la bruine va commencer à nous accompagner puis se transformer en pluie. Je n'ai pas parlé du vent qui souffle modérément en ce début de journée mais qui va lui aussi se renforcer. Nous savons qu'il sera défavorable jusqu'au virage de Bastogne mais qu'il nous portera pour le retour.

Nous abordons la côte de La Roche sous la pluie. Elle n'est pas très difficile même s'il y a un passage à 11% et qu'elle grimpe pendant preque trois kilomètres et cela nous fait une bonne mise en jambes. Au sommet c'est une toute autre affaire. Un plateau exposé au vent de trois quarts face et sans cesse par la suite cette constante de la journée, une succession de montées et de descentes casse pattes.

A l'approche de Bastogne au kilomètre 110, la température en dessous de sept degrés ajoutée au vent et à la pluie nous a frigorifiés. Nous nous arrêtons au premier ravitaillement pour refaire le plein de liquide, transis de froid. Ce fût peut être une erreur de s'arrêter à ce moment là tant il fût dur de repartir. Bruno prendra même la décision d'abandonner.

Lorsque nous avons fait Paris Roubaix avec Hervé avec une tenpérature de moins deux degrés au départ, il nous a suffi de rouler sur les premiers secteurs pavés pour nous réchauffer. Cette fois-ci c'est la seconde côté de la journée qui va se charger de nous faire remonter la température corporelle. Côte est un mot un peu faible pour qualifier St Roch, il vaudrait mieux parler de mûr. Situé au coeur de la localité de Houffalize, celui-ci ne monte qu'un kilomètre mais quel kilomètre ! Un premier palier à 18% suivi d'un replat avant de se prendre de nouveau 18% pour accéder au sommet. Juste ce qu'il faut pour se réchauffer.

Nous avons ensuite une quarantaine de bornes avant la bosse répertoriée suivante. J'insiste sur le répertoriée histoire de répéter encore que le parcours est sans cesse en montées / descentes. Nous avons déjà à ce moment du parcours plus de 1000 mètres de dénivelé positif mais le plus dur se situe dans les 90 derniers kilomètres. Nous retrouvons un peu de temps sec qui nous permet de maintenir la température du corps convenable et surtout de retirer nos gants qui ont gardé l'humidité et donc le froid.

La côte suivante est celle de Mont le Soie qui va être la porte d'entrée du final. Elle monte environ quatre bornes à 6% de moyenne avec une difficulté somme toute moyenne. Nous l'abordons par une route dégagée qui nous permet de bien voir le ciel couleur d'encre. Sitôt les premiers hectomètres nous recevons une grosse averse qui se transforme très vite en grêle. La descente qui va suivre va être éprouvante avec la sensation de froid revenue.

Par chance nous enchainons tout de suite la trilogie Wanne - Stockeu - Haute Levée qui va grandement contribuer à nous réchauffer. La côte de Wanne se monte en deux parties sur un peu plus de deux kilomètres avec un pourcentage max de 12%. La pluie a cessé mais la route reste bien évidemment très humide et c'est avec prudence que nous abordons la descente qui nous mène vers Stavelot où se trouve la côte de Stockeu.

La côte de Stockeu...plutôt le mur de Stockeu. Un kilomètre seulement mais quel kilomètre. On y accède par un petit rond point qui nous fait quasiment nous arrêter avant de gravir ce mur tout droit entre les maisons avec un pourcentage maximum de 15. C'est dur, très dur. A peine le temps d'apercevoir la stèle Eddy Merckx au sommet qu'il faut de nouveau plonger dans une descente rapide qui nous emmène vers la Haute Levée. Nous retraversons Stavelot cette fois sur un bon kilomètre de pavés qui rappellent de bons souvenirs avant de commencer la montée. Nous retrouvons le parcours de 150 kilomètres que nous avons effectué l'an dernier avec toutes les difficultés que nous connaissons.

La Haute Levée n'est pas extrêmement difficile par rapport à ce que nous avons passé. Le pied est un peu raide avec un kilomètre à 11% mais la suite est un gros faux plat. Nous pouvons récupérer au sommet sur une belle ligne droite qui nous fait apprécier le vent favorable qui nous portera jusqu'à l'arrivée.

Un dernier arrêt ravito en solide et liquide, encore une bonne averse et nous montons deux bosses assez similaires, le col du Rosier et celui du Maquisard. Le premier est un petit peu plus difficile avec ses quatre kilomètres mais les plus forts pourcentages sont au pied. J'ai en plus le plaisir de le monter aux côtés de Flo. Le Maquisard est lui vraiment plus roulant avec ses trois kilomètres à 5%, de la rigolade par rapport à ce que nous avons déjà monté. Nous le passons d'ailleurs tous les quatre ensemble.

Au sommet il reste une cinquantaine de bornes, pas les plus faciles avec ce qui se profile. Nous avons passé le cap des 200 bornes mais nous gérons plutôt pas mal notre affaire.

Le dessert, le voilà. A l'approche de Remouchamps où nous sommes passés une première fois ce matin, nous tournons cette fois à droite direction La Redoute. Un des plus gros morceaux de la journée. Près de deux kilomètres de montée mais surtout ce passage à 22%. Le jeu de mot est facile mais autant je la redoutais l'an dernier (à tort puisque je l'avais pas mal passée) autant je l'attendais cette année. Le pied est déjà dur au milieu des camping cars présents pour la course des professionnels mais les encouragements des nombreux spectateurs font du bien. La route se cabre très vite avec ce dos d'âne très prononcé avant de rejoindre le sommet.

Là où Flo avait eu le temps de nous déposer et même de nous prendre en photo l'an dernier, je bascule une quinzaine de secondes derrière lui à ma grande satisfaction. Nous filons ensuite vers Sprimont où se trouve une longue bosse non répertoriée qui nous fait bien mal à ce stade de la rando puis vers l'avant dernière côte, celle des Forges. Elle n'était pas au parcours l'an dernier et c'est donc une découverte. Juste avant d'y arriver je disais à Flo que je ne savais pas si je préfèrerais quelques chose de court avec du pourcentage ou quelque chose de plus long et plus nivelé. Quelle surprise de voir le panneau annonçant plus de deux kilomètres et 20% de max ! Heureusement le préposé à l'installation des panneaux avait dû abuser de la Chimay car il n'en fût rien.

Nous avons monté un gros kilomètre avec du 10% avant de rejoindre le parcours que nous connaissions et de filer vers la Roche aux Faucons. L'an passé je l'avais trouvée extrêmement difficile. Elle monte un peu plus d'une borne à 10% de moyenne et un max à 15 mais on y est toujours en prise. Le revêtement a été refait sur la seconde partie et peut être est ce une explication au fait que je l'ai trouvée moins longue, je ne sais pas.

Au sommet c'en est fini des difficultés...presque. Il faut encore se coltiner la montée où le vainqueur de l'épreuve des pros s'est envolé. Pour ceux qui ont regardé la course à la TV c'est une formalité à passer. Pour nous c'est une grosse difficulté supplémentaire mais c'est vraiment la dernière. Il faut encore une quinzaine de bornes avant de rejoindre le coeur de Liège, pas la partie la plus passionnante mais c'est le prix à payer pour arriver au centre d'une grande ville.

Nous avons la satisfaction d'arriver ensemble, sans pépin mécanique ni physique. A l'unanimité notre moment le plus dur a été l'arrivée au premier ravito avec ce froid humide. Nous avons chacun a notre niveau parfaitement géré notre journée et les longues et parfois fastidieuses sorties que nous avons effectuées en préparation y ont essentiellement participé. Nous l'avons fait, et avec les conditions presque les plus mauvaises que l'on pouvait imaginer.

A titre personnel, je suis passé en moins de cinq ans de quelqu'un qui disait ne jamais vouloir venir à Liège, ne s'en sentant pas capable à quelqu'un qui a pris un gros plaisir déjà l'an passé (et ce même si à chaud j'étais loin d'être emballé) au point de vouloir revenir sur le grand parcours.

Côté chiffres, nous avons passé plus de 10 heures sur le vélo, affronté des températures allant de trois à tout juste une dizaine de degrés et gravi plus de 4000 mètres ! A l'unanimité nous pensons ne pas revenir sur le grand parcours mais qui sait...

En attendant, quelques jours de repos bien mérités avant de passer très vite à la préparation des 300 bornes de Milan San Remo qui se profile déjà dans six semaines.

 

 

 

 

 

 

 

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