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LE BLOG A FERNAND
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14 juin 2019

[Rando] - Milan San Remo 9 juin 2019

 

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Une aventure. Un périple. Une découverte et une re-découverte et au final un vrai bon moment.

Voilà ce qu'a été Milan San Remo pour nous. Une re-découverte pour Stef, Abel et moi, une découverte pour Armind et Hervé mais aussi pour Nicolas, notre assistant de luxe pour ce week end qui a été extraordinaire.

C'est une aventure qu'il faut préparer sans la négliger et nous avions tous fait ce qu'il fallait pour être à minima dans de bonnes conditions. Ce n'est pas tous les mois que l'on fait près de 300 kilomètres et j'imagine que ça nous a occupé l'esprit à tous, néophytes ou pas.

C'est très tôt et avec une petite boule au ventre - comme sans doute la grande majorité du millier de participants - que nous nous présentons sur la ligne de départ. L'expérience d'une première participation nous a appris que les 120 premiers kilomètres sont plats et qu'il ne faut pas s'affoler.

Comme dans toutes les randos auxquelles nous participons, notre devise reste "partir ensemble, finir ensemble" et nous avons choisi de partir plutôt en queue de notre peloton de 250 gars afin de pouvoir rester en vue les uns des autres. L'expérience malheureuse de la crevaison de Stef après 30 kilomètres lors de notre participation à l'édition 2015 a fait que nous voulons limiter au maximum d'avoir à laisser un de nous sur le bord de la route sans nous en apercevoir.

Le départ se fait à une bonne allure, initiée par Davide Formolo, deuxième de Liège Bastogne Liège cette année et tout frais sortant du Giro, qui a été invité par l'organisation. La moyenne sur les deux premières heures va se situer autour de 40 km/h et c'est plutôt correct du fait de la traversée - parfois périlleuse - de nombreuses agglomérations. Le souvenir de bitume en mauvais état par endroits était aussi présent dans nos mémoires et il faut se rendre à l'évidence que ce n'est pas mieux cette année. Cela nous a conforté dans notre idée de rouler à l'arrière afin d'éviter les nombreux nids de poule qui auront provoqué pas mal de crevaisons. Nous en serons épargnés même si Stef, notre poissard en chef perdra ses deux bidons coup sur coup.

C'est l'occasion de parler de la gestion du ravitaillement. Nous avons intégré Nicolas à notre petite bande - avec grand succès tant au niveau logistique que rigolade - et nous avions fait le choix qu'il nous suive pendant 70 à 80 bornes histoire de parer à tout souci mécanique. Il a ensuite pris les devants pour nous ravitailler en liquide a l'approche du Turchino puis plus tard sur le bord de mer. De notre côté, c'est les poches pleines pour affronter huit heures de vélo que nous sommes partis, avec des barres et gels énergétiques mais surtout nos petits pains jambon / fromage confectionnés maison qui sont un grand apport moral sur une longue distance afin de casser le goût du sucré.

Outre Davide Formolo, l'organisation avait aussi annoncé la présence d'une de mes idoles, Johan Museeuw. J'imaginais le Lion des Flandres plutôt à l'avant mais à un moment où je roulais aux côtés d'Abel, je lui ai fait signe de regarder sur notre droite. Maillot blanc avec liserés arc-en-ciel, vélo Specialized personnalisé, la grande classe. Nous avions déjà échangé quelques mots avec lui aux Strade Bianche, mais l'occasion a été cette fois bien plus sympa pour pouvoir discuter avec lui plus longuement. Un grand monsieur.

Chemin faisant sur ces 120 premières bornes plates, nous avons donc évité la crevaison, une ou deux chutes à l'occasion de ralentissements mais nous n'avons en revanche pas pû éviter une grosse pluie d'orage. C'était du 50 / 50 avec la météo et l'approche du relief nous a mis devant l'évidence que nous allions nous faire mouiller. Après la traversée d'Ovada, la route va s'élever progressivement. L'approche du Turchino va nous faire passer en trente bornes d'une centaine de mètres d'altitude à trois cents puis cinq cents au sommet avec de nouveau de l'humidité.

L'allure s'est un peu réduite après deux heures de route mais dès que nous allons aborder les premiers contreforts de ce petit col qui va nous faire basculer vers la mer, elle va de nouveau augmenter. Le Turchino en lui même ne monte pas longtemps, juste quatre ou cinq kilomètres mais sur cette partie finale l'allure est rapide. Sur des premiers pourcentages au dessus de 6, nous sommes une première fois tous les cinq en difficulté. Nous profitons d'un replat et de l'abri des voitures suiveuses pour recoller au premier peloton qui ne compte plus que 70 gars mais c'est juste un sursis car dans les deux derniers kilomètres, les plus pentus, nous décrochons de nouveau. Définitivement.

Dommage car le sommet est proche mais nous sommes assez éloignés les uns des autres pour espérer recoller dans la descente. Nous avions prévu de nous replacer à l'approche du sommet et nous ne l'avons pas fait mais je ne sais pas si ça aurait changé les choses. A titre personnel je pense que j'avais les jambes pour le faire mais je me serais sans doute fait éjecter dans la descente humide, exercice dans lequel je ne suis pas kamikaze.

Armind et moi basculons en premier au sommet et nous faisons le choix de faire la descente tranquille pour attendre nos copains. Stef nous rejoint assez vite suivi par Hervé et Abel. La descente vers Gênes dure une dizaine de bornes avant de nous amener au bord de la Méditérranée. A Arenzano, Nicolas nous attend pour le ravito. Nous avions envisagé de choper des musettes au passage mais notre esseulement à ce moment nous permet de nous arrêter pour soulager nos vessies et faire le plein de solide et liquide.

Nous sommes décrochés de la tête mais nous avons aussi un sérieux écart avec l'arrière. Nous désespérons de nous faire rejoindre par un groupe d'autant que le vent souffle en tourbillonnant et nous sommes parfois bien freinés par ses rafales. Nous allons heureusement recevoir le renfort d'un groupe d'une dizaine de gars avec lequel nous allons rouler une trentaine de bornes qui nous feront beaucoup de bien.

Nous traversons de nombreuses agglomérations, parfois de manière périlleuse et nous allons finalement perdre le contact avec le groupe à l'occasion d'une montée non répertoriée. Il faut savoir que le final est constitué des cinq côtes traditionnelles de Milan San Remo mais bien avant, le bord de mer n'est pas de tout repos. Il faut à une ou deux reprises escalader de bonnes petites bosses dont la difficulté est accentuée par les 200 et quelques kilomètres déjà avalés.

Après Alassio et Laigueglia, nous escaladons le premier des trois Capi du bord de mer. Le Capo Cervo n'est pas très difficile mais nous égrenne néanmoins du fait que nous l'ayons chacun monté à notre rythme. Nous nous regroupons au sommet comme nous allons le faire tour au long du final. Le Capo Mele est du même accabit mais le troisième, le Capo Berta est bien plus dur.

Il fait très lourd et cette belle bosse de trois bornes environ nous fait bien mal aux pattes. Nicolas est là pour nous ravitailler à l'approche du sommet mais nous nous arrêtons néanmoins en haut pour la seule fois de la journée sur un ravito proposé par l'organisation. Les boissons ne sont pas fraiches mais font vraiment du bien. Pour recharger les bidons mais aussi le moral. Comme je l'ai dit aux gars, un Coca chaud reste un Coca !

Descente vers le final, nous traversons Imperia et cette rue étroite avec la fontaine au bout que nous voyons tous les ans à la TV, San Lorenzo al Mare puis un virage à droite qui nous fait attaquer la Cipressa. C'est l'avant dernière difficulté du final avec des pourcentages autour de 8 / 9 au pied mais allant en s'adoucissant pour la suite. Nous la montons une fois encore à notre rythme et j'ai l'impression cette fois de moins bien la passer qu'en 2015 même si les kilomètres avalés ne me pèsent pas du tout. Armind est passé devant et filera vers l'arrivée maintenant que les risques de pépins sont derrière nous tandis que Stef, Abel et moi arriverons ensemble en haut avec une pause pour attendre Hervé.

Nous nous regroupons pour la descente technique puis la dizaine de bornes qui va nous emmener vers le Poggio. Le Poggio, l'endroit mythique de Milan San Remo. Ce n'est pas une bosse d'une grande difficulté si ce n'est celle d'y arriver avec 280 bornes dans les pattes ! Stef se détache devant tandis qu'Abel et moi attendons Hervé qui paye son déficit de kilomètres depuis Liège.

Nous avons tellement parlé cet hiver de passer devant la mythique cabine téléphonique située en haut du Poggio que je ne conçois pas autre chose que d'attendre mon copain afin de passer devant ensemble. Nous y arrivons en savant que c'est presque fini. Il reste la descente technique que nous effectuons tranquille histoire de profiter de ces derniers kilomètres puis trois bornes de plat avant d'apercevoir la ligne d'arrivée et de retrouver nos copains.

Nous l'avons fait, et le plus important, nous l'avons fait ensemble. J'aime faire du vélo, mais j'aime encore plus en faire avec des gens dont la compagnie est précieuse. Nous avons terminé hors du top 100, un ou deux d'entre nous aurait sûrement pû faire beaucoup mieux mais personnellement, ma vie n'aurait pas été différente si j'avais fini 50ème ou 80ème alors que ce week end passé avec ces cinq gars là restera gravé pour toujours, comme tous ceux que nous avons déjà passés ensemble.

C'est un week end fatigant avec peu de sommeil et beaucoup de kilomètres en voiture et si j'ai pû entendre au retour "je ne reviendrai pas", je suis sûr qu'à l'heure où j'écris ces lignes certains avis ne sont plus les mêmes.

En tout cas moi je reviendrai !

 

 

 

 

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