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LE BLOG A FERNAND
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11 juin 2012

[Cyclo] Paris Roubaix (10 juin)

 

Quand on aime on ne compte pas et j'ai saisi l'occasion de me refaire une tournée de pavés, cette fois sous forme de randonnée. Le Paris Roubaix cyclo est organisé tous les deux ans sur le parcours quasi identique à celui des professionnels.

Les distances varient entre 210 kilomètres pour la plus longue et 120 pour la plus basse à partir d'Arenberg mais il est possible de choisir l'endroit d'où on part et en rapport avec ma préparation j'ai pris l'option intermédiaire de partir de Solesmes pour un périple de 170 kilomètres dont 43 pavés.

A propos de préparation, elle a été très light puisque je ne m'entraine quasiment plus depuis le mois de mai si ce n'est sur 50 bornes en complément des courses. Je n'ai donc préparé la distance de mon Paris Roubaix qu'en effectuant une sortie de 130 kilomètres le mardi précédant l'épreuve. Voilà, je suis tout sauf un champion mais je suis parti pour six heures de vélo la fleur au fusil et ça s'est très bien passé comme quoi à 44 ans j'ai peut être encore un brin de condition en réserve...

La principale crainte était la météo annoncée très mauvaise depuis le milieu de semaine mais la pluie ne sera miraculeusement pas apparue et c'est tant mieux car j'aurais sans aucun doute réduit la distance. Mes coéquipiers développant toujours une allergie aux routes du Nord c'est seul que je me rends au départ. Seul ? Pas tout à fait. Au fil des discutions du samedi matin au groupe j'ai appris que Jérôme du club de Saint Jean de Braye serait aussi de la partie en compagnie de son camarade Serge. Nous avions donc convenu de nous retrouver au départ de Solesmes, eux effectuant la totalité du parcours soit 40 bornes de plus que moi.

IMGP3242

7 heures 30, c'est parti pour le périple qui comportera 28 secteurs pour ma distance. Pas de répit puisqu'au bout d'une dizaine de kilomètres nous enchainons déjà trois secteurs développant de 1500 à 2500 mètres. Je sens que je passe le pavé de mieux en mieux au fil des participations, tantôt avec du braquet quand l'entrée est plate ou descendante tantôt en souplesse mais je subis beaucoup moins que lors de ma première participation et j'arrive à maintenir un bon rythme. Jérôme emmène souvent notre trio mais aussi les nombreux cyclos qui vont faire et défaire les petits groupes dans lesquels nous allons évoluer et je me sens bien dans sa roue car il passe super bien le pavé.

Serge va malheureusement devoir nous abandonner peu avant Haveluy victime de deux ennuis mécaniques consécutifs, bris de tige de selle et casse au niveau du boitier de pédalier et c'est donc à deux que nous allons effectuer la majeure partie des 125 kilomètres restants. Nous allons vite arriver à Arenberg sur laquelle je n'ai pû m'empêcher la veille de venir faire un tour de vélo en jean et baskets.

C'est vraiment la plus dure, descendante à l'entrée mais très vite en faux plat sur des pavés disjoints mangés par les touffes d'herbe. Ça tape les jantes mais ça explose aussi les bras et les avant bras. 2.4 kilomètres de souffrance mais nous avons mis un point d'honneur à tout faire sur le pavé alors que la quasi totalité des cyclos prenaient le petit chemin latéral qui était cette fois ouvert faute de barrières.

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Après Arenberg nous allons nous retrouver à six dans un groupe hétéroclite où figurait un Danois, un Japonais et un Hollandais. Il faut dire que les organisateurs annonçaient 1900 participants (plus les inscrits sur place) venus des quatre coins du monde, de tous les pays frontaliers mais aussi du nord de l'Europe, de la Russie et jusqu'à la Nouvelle Zélande ! Notre groupe va se disloquer sur le long secteur de Hornaing et ses 3700 mètres et c'est de nouveau à deux que nous allons évoluer un bon moment pour aller jusqu'au ravitaillement d'Orchies et sur le secteur suivant où je retrouverai ma famille et un bidon que je n'avais plus depuis soixante bornes.

3

Les ravitos sont très bien pourvus (nous sommes dans le milieu cyclotouriste) contrairement au Paris Roubaix Challenge sur lequel l'accent est mis sur les routes fermées. Petit point noir sur cette épreuve au niveau du fléchage au sol uniquement pas toujours évident à repérer.

A 55 kilomètres de l'arrivée c'est l'entrée dans le final avec le dur secteur de Mons en Pévèle et ses 3000 mètres. Ce sont sept secteurs qui vont défiler en quarante bornes, plus ou moins propres et sur lesquels nous allons commencer à buter pour les moins carrossables. Il faut dire que la distance commence à se faire sentir mais aussi la solitude. Nous prenons un bon groupe avant Templeuve que nous allons devoir vite avandonner car Jérôme sera victime d'une crevaison sur le secteur du Moulin de Vertain.

Après le dernier ravito de Bouvines nous allons gentiment nous diriger vers le dessert, Camphin et l'Arbre. Le petit espagnol que nous avons rencontré tôt et avec qui nous nous sommes souvent retrouvés ne pourra plus nous suivre sur le pavé Duclos Lassalle que Jérome avale encore à bonne vitesse (pour se faire une idée de notre vitesse sur les secteurs propres nous roulions à 30 km/h quand nous avions une bonne allure dès le début mais lorsque le pavé est très mauvais ou le secteur en faux plat on se traîne plutôt entre 23 et 27...)

Reste ce fameux dessert que j'apprécie tant : Camphin en Pévèle, la ferme que l'on aperçoit au loin, le virage à gauche, les premiers 1000 mètres déjà bien moches puis le virage à droite pour les 800 mètres restants encore pire. Pas de répit puisqu'à peine cinq bornes plus loin c'est à nouveau un virage au coin d'une ferme pour entamer le Carrefour de l'Arbre.

IMGP3253

Plus de deux bornes défoncées. Il faut franchement avoir posé ses roues ici pour savoir comment c'est (comme sur Arenberg) et se rendre compte par la suite de la portée de ce qu'on peut voir à la télévision. Le vent qui ne nous aura finalement pas gêné de la journée est défavorable pour remonter vers le fameux restaurant mais au bout c'est presque la délivrance. Il ne reste que Gruson tout de suite derrière mais surtout seulement 15 bornes pour rentrer dans Roubaix.

Il reste Hem, pas le plus défoncé mais je n'ai plus de bras et je me laisse tenter par la petite bande de goudron latérale. Ce sera la seule fois de la journée que je "tricherai". C'est ensuite l'entrée dans Roubaix, le long faux plat qui fait si mal aux jambes avant de basculer vers l'avenue menant au vélodrome. Jérôme a la même réaction que j'ai eue en avril en entrant sur celui ci. C'est la satisfaction d'êtra allé au bout de quelque chose et en tout cas de vivre un grand moment de sa vie sur deux roues.

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Ensuite ce sont les douches, les vraies, celles que nous avons loupé avec Chris il y a deux mois, un autre endroit mythique de Paris Roubaix.

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IMGP3260

Sandwich rapide puis retour à la voiture car il faut déjà songer à rentrer. Mais avant tout ça j'ai pris le temps de remercier Jérôme de sa compagnie. Il a trouvé de l'aide dans ma connaissance du terrain mais moi un peu plus dans son sillage. C'est un très beau moteur que beaucoup connaissent sans doute pour le voir le week end au groupe et il m'a épaté car il avait 40 bornes de plus que moi au compteur et il passait vraiment fort. Et puis je pense que lui mais aussi Serge reviendront, conquis par la rudesse mais la beauté de Paris Roubaix. Merci aussi à leurs accompagnateurs pour leur présence sympathique.

Des chiffres en vrac :


171, le nombre de kilomètres que j'ai accomplis
43, la distance parcourue sur les pavés
6, le nombre d'heures de vélo
28.4, la moyenne du temps passé sur le vélo.
80, mon poids, il ne faut pas l'oublier !!!

Et quelques photos :

IMGP3250

entrée du secteur d'Auchy

IMGP3252

carrefour de l'Arbre

Et une série sur Arenberg faite la veille :

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la stèle Jean Stablinski

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Commentaires
J
Stéphane,<br /> <br /> Je constate qu’en plus d’être un excellent coursier, tu sais magner la plume de la plus belle manière. Ta narration de ce Paris-Roubaix exprime exactement ce que j’ai ressenti tout au long de cette cyclo.<br /> <br /> <br /> <br /> Je dois te l’avouer, quand serge a dû abandonner après la casse de son boitier de pédalier, j’avais vraiment le moral en berne. Heureusement que tu étais présent pour me remotiver.<br /> <br /> <br /> <br /> Je te renouvelle encore tous mes remerciements pour m’avoir fait vivre cette épreuve de façon encore plus intense. Ta connaissance des lieux, ton expérience mon permis de gérer plus facilement ce parcours très exigent. Grace à toi, j’abordé les secteurs avec moins d’appréhension et cela m’a permis d’éviter plus facilement les pièges que l’on peut rencontrer à tous moment sur ces pavés….une vraie visite guidée !<br /> <br /> <br /> <br /> Je confirme, avec le peu de préparation que tu avais fait pour ce type d’épreuve, tu as une sacrée condition physique. À l’arrivée sur le vélodrome tu étais encore très très frais. Moi, par contre, je n’arrivais plus à tenir mon cintre. Mes mains et mes avants bras étaient trop douloureux... Je suis rentré chez moi complétement ruiné, usé par ces pavés !<br /> <br /> <br /> <br /> Tu as raison, j’ai passé le plus grand moment de ma vie sur deux roues, et malgré la dureté et la souffrance que « l’enfer du nord » impose…... je reviendrai.<br /> <br /> <br /> <br /> Merci<br /> <br /> jérôme.
P
Exellent résumé de cette belle journée , pour mes collégues cyclos Jé et Serge et Jean Mi et moi méme nous avons été trés content de ta presence parmis nous , ta gentillesse et tes connaissances du terain ont été appreciées ...a une prochaine fois , je pense que dans 2 ans méme combat mais avec plus de participants au niveau de notre club ..<br /> <br /> Philippe
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