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LE BLOG A FERNAND
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28 mars 2022

[Retro] - Une histoire et des disgressions

L'histoire se déroule en 1990. A vue de nez, je dirais en juin. Je suis licencié au Cercle Gambetta d'Orléans et j'effectue ma seconde année complète en deuxième catégorie (à ce stade, je fais déjà une légère pause pour préciser que ce n'est pas en deuxième catégorie de Pass machin ou d'UFOLEP truc mais vraiment au second échelon de la FFC, un clin d'oeil amical à tous ceux qui s'inventent un palmarès plus long qu'un jour de juin sur les réseaux sociaux aujourd'hui). 

Juin, ça tombe dans ma période de prédilection, qui s'étalait de mai à septembre à cette époque. J'ai déjà terminé second à Mer, cinquième à Issoudun et je compte une belle poignée de top 10 depuis le début de saison (nouvelle disgression, un top 10 quand tu es parfois plus de 150 au départ, c'est un résultat. Je suis souvent rentré à la maison en ayant fait 8ème, 10ème ou 12ème en me disant "mec, aujourd'hui tu as fait une belle course". De nos jours, quand tu termines 12ème, tu sens sur ta nuque le souffle chaud du dernier plus que tu n'aperçois la tête de course).

Juin, c'est aussi l'époque des critériums. Ça tombe bien, j'aime ce genre de courses disputées sur un circuit de moins de deux kilomètres à parcourir 80 ou jusqu'à 100 fois (dans les 90's, les courses se disputent en règle générale sur 90 à 110 bornes, quelle que soit la longueur du circuit). Avec mon copain Eric, les vendredis et samedis soirs, c'est souvent direction Blois, Tours ou Vierzon pour participer à ces courses rapides. C'est souvent lui qui me véhicule avec sa 205 GTI et notre petit plaisir c'est de nous arrêter au café qui fait face à la Loire à Blois, pour déguster une petite glace au retour. Comme à cette époque il y a encore un peu d'argent à se faire sous forme de primes, l'objectif premier est déjà de payer la glace. A propos des primes, en francs bien sûr, il n'est pas rare de ramener de quoi payer un plein (une centaine de francs) et sur certaines courses bien dotées, et à condition que les jambes soient là, il est fréquent de ramener de quoi payer un caddie de courses au supermarché.

Pour revenir à l'histoire de base, c'est un vendredi et nous allons disputer un critérium à Joué les Tours en soirée. Pour être tout à fait transparent, j'ai passé l'après midi en charmante compagnie (pas de secret d'état, c'est déjà avec ma future femme) et ce n'est pas ce qu'on peut appeler la préparation idéale pour la course du soir. 

Fait exceptionnel, papa Fernand qui est un maniaque de sa voiture, me l'a laissée pour aller à la course avec Eric. Je sais que je dois me tenir à carreau. Sur la levée de Loire entre Blois et Tours, je commence à dépasser deux voitures qui se suivent et pile au moment où j'arrive à la hauteur de la seconde, le mec déboîte sans voir que j'arrive. Passage sur le talus, heureusement sans trous, retour sur la route, et quelques mètres plus loin, on voit une borne kilométrique en béton qui nous aurait stoppés net. Cette histoire, je l'ai racontée à papa Fernand peut être 10 ou 15 ans après.

Mais retour à la course. Le circuit urbain est assez simple à appréhender, une montée, une descente et un rond point à chaque bout. Autant dire que ça va être montée à bloc, descente à bloc, virages à bloc. Pas vraiment ma tasse de thé si je suis dans un jour normal, alors avec les acrobaties de l'après midi, je sens que je risque de passer un sale moment.

Eric a retrouvé une personne de sa famille, un proche, je ne sais plus, mais ce dont je me souviens bien, c'est qu'il lui a glissé "tu sais, mon pote marche pas mal". Ah bah ça oui, il marche pas mal ! Je ne revois plus trop le déroulé de la course, mais ce qui me reste en mémoire c'est que je me suis fait jeter du peloton très très rapidement. Il me semble que je n'ai pas fait plus de 15 kilomètres de course avant de retourner à la voiture. La loose. Je ne sais plus non plus ce qu'à fait Eric ni si on est allés manger notre glace.

Heureusement, le lendemain il y a la revanche. Eric ne court pas et c'est avec papa et maman Fernand, qui m'on trainé pendant des années aux quatre coins de la région - et parfois plus loin - pour courir, que nous nous rendons dans la périphérie de Chartres, à Mainvilliers. Encore un critérium, circuit rectangulaire tout plat, plus dans mes cordes que la veille.

Encore une fois, mes souvenirs du début de course se sont estompés mais à la moitié de celle-ci en gros, je me retrouve en tête en duo, en compagnie d'un bon coureur du club de Vendôme. Lui et son frère sont en fait de sacrés coursiers et j'ai de la chance de ne pas me retrouver avec le plus fort des deux. Ce que je sais en revanche c'est que je suis plus rapide que lui au sprint.

Nous nous entendons très vite sur les relais, ainsi que sur les primes que nous ne disputons pas, en coupant la ligne en tête à tour de rôle. Je lui en laisse même parfois un peu plus car je sais qu'il faut qu'il roule avec moi au maximum. Nous creusons un écart qui nous permet de nous mettre hors de portée du peloton et de nous disputer la gagne. Comme attendu, je le bats au sprint et remporte à l'occasion ma première et seule victoire en deuxième caté.

La suite c'est le lendemain matin. En 1990, les téléphones mobiles relèvent de la science fiction et c'est évidemment sur le fixe de la famille Fernand qu'Eric vient aux nouvelles.

Eric : Salut gros, alors la course ?

Moi : Bah, j'ai gagné.

Eric : (.....) un blanc.

Moi : blablabla, 50 bornes d'échappée avec le coureur X, blablabla, des primes, blablabla, victoire au sprint...

La fin de la conversation, je ne m'en souviens plus mais ce qui est sûr c'est que tout ce qui est écrit ici est vrai de la première à la dernière ligne. Eric peut le confirmer car je parie qu'il se souvient aussi parfaitement de tout ça.

La morale de l'histoire, il n'y en a pas vraiment si ce n'est que le calin de la veille de course ne m'a jamais vraiment réussi.

Je suis toujours ami avec Eric, depuis maintenant plus de 35 ans et je suis toujours avec Sandra depuis presque autant.

 

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