Paris Roubaix Challenge (6 avril)

C'EST ÉNORME !
© Abel

170 kilomètres, 52 bornes de pavés, entre 1 et 6 degrés, 2 guerriers et leurs supporters...plus une bonne dose de vent défavorable, voilà les ingrédients de notre journée sur Paris Roubaix Challenge.

Il ne faisait effectivement pas chaud au départ de Busigny au moment où Abel et moi prenions la route qui épousait exactement le tracé des 170 derniers kilomètres du Paris Roubaix réservé aux élites. Ce n'était pourtant pas le froid qui allait entamer nos ardeurs pour partir à l'assaut des 27 secteurs pavés répertoriés tout au long du parcours mais plutôt la crainte d'avoir à se battre contre le vent de nord-est toute la matinée.

Pas le temps de cogiter pourtant puisque le premier secteur, celui de Troisville intervenait après seulement 14 kilomètres. L'épreuve se courant sous la forme non chronomètrée, le départ était libre à partir de sept heures et nous avions raté le premier peloton pour un bon quart d'heure. Bien qu'ayant choisi de partir tranquille, nous avions repris quelques gars dès les premiers kilomètres et c'est dans un groupe de 8/10 mecs que nous abordions Troisville. Tout de suite dans le bain, mon Abel en prenait la tête déjà bien rôdé par les passages pavés de la semaine précédente aux Flandres mais manque de chance je voyais mon compteur éjecté de son support pas loin de l'endroit où Christophe avait connu sa première crevaison l'an dernier. A l'arrêt obligé nous étions contraints de laisser filer les gars qui nous accompagnaient mais nous allions reprendre bien du monde sur les parties suivantes.

Les secteurs s'enchainaient par la suite espacés entre trois et cinq bornes, moyennement durs mais déjà pour certains assez longs comme celui de Quievy à Saint Python et ses 3700 mètres se terminant en légère montée. Je suis en terrain connu pour la quasi totalité de ces premiers pavés contrairement à Abel qui les découvre mais nous nous en sortons très bien en choisissant de passer les secteurs en tête à tour de rôle en maintenant un rythme correct.

secteur de Saint Martin sur Ecaillon

Kilomètre 70, elle s'offre à nous, la trouée d'Arenberg et ses pavés qui sont pour moi les plus disjoints ce qui en fait un des passages les plus durs sinon le plus dur. Nous passons l'entrée sans encombre apercevant au passage Sandra et Christophe, notre staff mais 100 mètres plus loin je sens que je talonne de l'arrière...crevaison ! La seconde en une semaine alors que je n'en ai jamais connu pour mes précédentes participations. Le temps de réparer et ce sont encore des bonnes roues qui nous ont échappé. Nous étions une fois de plus dans un groupe qui allait plutôt bien et nous nous retrouvons à nouveau à deux et toujours avec ce vent défavorable.

A la sortie de la tranchée je chope une pompe histoire de remettre une pression correcte et nous nous dirigeons vers les prochains pavés, certains pas encore parcourus pour moi comme le Pont Gibus puis le pavé Duclos-Lassalle réhabilités cette année. Ensuite direction Orchies puis Mons en Pévèle où nous attendent nos supporters à qui nous devons cette vidéo de notre passage sur ce secteur assez mauvais sur 3000 mètres. Nous faisons une petite pause à la sortie le temps de récupérer un bidon que j'ai perdu sur Arenberg et nous repartons avec la sensation immédiate de froid sur une partie jamais totalement plate.

Il nous reste 55 kilomètres et si nous avons eu à tour de rôle notre petit coup de moins bien nous l'avons parfaitement géré en sachant allonger un peu les relais quand on sentait que l'autre en avait besoin. Nous gardons une moyenne correcte au delà de 28 km/h alors que nous faisons la majeure partie du parcours tous les deux surmontant même une crevaison d'Abel. Les secteurs défilent à nouveau à partir de Templeuve après la halte au ravito du Moulin de Vertain et ses mauvais pavés en descente. Cysoing, Bourghelles, Wannehain, c'est la suite du menu qui nous amène au dessert des trente derniers kilomètres et l'entrée du final avec Camphin en Pévèle.

1800 mètres classés 4 étoiles pour la difficulté, des pavés parfois recouverts de terre heureusement sèche. De nombreux concurrents empruntent les bas côtés mais nous gardons le cap du haut du pavé nous offrant même le petit plaisir de doubler et laisser sur place tout ce beau monde sans un regard.

ça c'est Camphin !

Après Camphin le dernier gros morceau du jour avec le Carrefour de l'Arbre. Toujours aussi défoncé mais heureusement parcouru cette fois avec le vent trois quarts arrière. Cela fait du bien aux jambes et atténue peut être l'état déplorable des pavés mais en même temps c'est en partie pour vivre ça qu'on est là ! La suite avec Gruson et Hem est de la rigolade et c'est dans un petit groupe reconstitué que nous allons vivre l'apothéose de l'entrée au vélodrome, comme les grands. C'est ma troisième fois en ces lieux mais c'est toujours aussi prenant comme d'ailleurs l'entrée d'Arenberg.

C'en est fini de notre journée, 6 heures de vélo pour une moyenne de 28 km/h. J'ai vécu le plus difficile de mes quatre Roubaix bien évidemment à cause de ce vent, je l'ai avoué à Abel une fois la ligne franchie mais je suis très fier de lui pour ses débuts. Avec un entrainement minimal et une méconnaissance du terrain il m'a fait mal aux jambes à certains moments, même si je ne lui ai pas montré. Super compagnon de route, comme Jérôme l'an passé, nous avons été complémentaires toute la matinée et comme Abel le dit si bien .... c'était énorme.

Le week end n'était pas fini pour autant, après l'effort le réconfort en compagnie de Chris, Jenn et Sandra direction Lille pour une après midi shopping bien méritée (histoire de se délasser les jambes) suivie d'un resto avec la mention que j'aime sur le menu : buffet à volonté. Tout ce beau petit monde s'est retrouvé le lendemain dans la tribune du vélodrome, tout près de la ligne d'arrivée pour suivre un final haletant et un dernier kilomètre.......énorme qu'on peut voir ICI sur la vidéo de Cricri.

Nous nous sommes donné rendez vous en 2014 tant sur les Flandres que sur Roubaix, peut être organisés differemment au niveau logistique mais je suis heureux d'avoir suscité des envies de revenir. Merci mes amis !

arenberg

camphin

nouveau vélodrome

tout près de la ligne

Comments

[squadron33]

J'y étais aussi mais sur le 153 (155km au compteur) pour ma première participation. Je vois que je ne suis pas le seul à avoir eu un coup de mou (km 120 pour moi) et on déplore aucune crevaison. Question moyenne, la mienne est plus basse car je n'ai pas beaucoup d'entrainement et mon pote avait juste 50km d'entrainement.